Le feuilleton Air France continue douloureusement.
Alors que la survie de la compagnie qui porte les couleurs et l’image de la France sur les 5 continents n’est pas assuré, on a assisté hier à une abomination qui est une tache sur l’image de notre pays : des cadres de la direction molestés, agressés, poussés à terre par des manifestants arborant le brassard d’un syndicat.
On peut comprendre l’exaspération des collaborateurs d’Air France à qui on demande beaucoup de sacrifices et qui se sentent méprisés par leur direction mais on ne peut admettre cette sauvagerie.
Le respect de la personne est bafoué. L’irresponsabilité se développe. Ces actes ternissent encore plus l’image d’Air France après la grève inadmissible des pilotes de l’automne dernier.
La mollesse de la réaction de la direction est choquante. L’absence de réaction de F Hollande l’est tout autant. Les réactions de Manuel Valls et des responsables patronaux tout comme celle de la CFDT sont saines. Les coupables des agressions doivent être sévèrement punis. Le politiquement correct pour les absoudre parce qu’ils seraient membres d’un syndicat est inconsidéré.
Air France est concurrencée par les compagnies low cost sur les courtes et moyennes distances et par les compagnies des pays émergents pour les longues distances. Elle doit donc se battre avec force pour survivre.
Depuis longtemps Air France a tergiversé et perdu du temps pour réagir. Or, dans le monde concurrentiel, lorsqu’on est attaqué, il faut réagir très vite. Au risque de périr sinon. Air France en est là : ses coûts sont de 20 à 25 % supérieurs à ceux de ses concurrents européens.
Les grèves de pilotes et les actes d’hier n’aident pas la compagnie mais la plombent.
Michel CHAPPAT