Depuis JP Chevènement en 1999, on va de réforme en réforme, dans un tourbillon dont on a du mal à percevoir la finalité réelle.
La carte intercommunale (regroupement des communes) à peine bouclée qu’on la remet en question, par exemple en Ile de France où le Préfet de Région propose des mastodontes à 400 000 habitants aux contours qui ne signifient plus rien. Dans les zones de montagne, les préfets vont jusqu’à imposer de relier des vallées ensemble (alors que les regroupements existants fonctionnent bien et ont du sens…
Il semble bien qu’un ‘’paradigme’’ hante les bureaux ministériels parisiens : Plus c’est gros mieux c’est (Big is beautiful…). Et on cherche à regrouper à marche forcée sans se préoccuper de la cohérence et de l’efficacité. C’est ainsi des intercommunalités. C’est ainsi des Régions.
Que signifie cette nouvelle carte régionale ? Personne ne comprend bien. Tous les arguments avancés pour la justifier ne tiennent pas la route après une seconde de réflexion. Des économies ? C’est une chimère. Les grosses structures coutent systématiquement plus cher que les petites. Efficacité ? En éloignant les élus, les décideurs, du citoyen on renforce la pesanteur technocratique. La conséquence sera que les services administratifs seront éloignés du terrain et qu’il faudra très vite les en rapprocher. Sur le plan économique, un autre écueil apparait : les marchés publics lancés seront plus globaux ; ils favoriseront de facto les grosses entreprises au détriment des PME.
Un seul argument m’a convaincu pour le regroupement des Régions : l’accès aux financements internationaux.
Depuis 1999, et de manière plus sensible depuis 2010 – réforme Sarkozy Fillon –, les collectivités locales vivent avec une visibilité instable de leur avenir. Alors que la situation économique générale commanderait qu’elles soient suffisamment fortes pour dresser de grands projets pour l’avenir.
A quand un peu de calme pour bâtir un avenir prospère ?…
Michel CHAPPAT