F. HOLLANDE : la délivrance ?

F Hollande a pris sa décision : finalement, il ne se représentera pas. Après de multiples insuffisances d’explication de sa politique et après la faute de ne pas avoir empêché la parution du livre de Davet-Lhomme, il s’est rendu à l’évidence : sa réélection était devenue impossible. Aucune unité côté PS, Mélenchon qui continue à lui tirer dessus à boulets rouges dans un excès maladif, occultant ou préservant ses adversaires de droite et d’extrême droite, des écologistes explosés ou implosés…

C’est une tendance actuelle : on rejette les gouvernants : Sarko, Juppé (on ne voit plus très bien comment Fillon y échappera), Bayrou (qui a fait les mauvais choix et risque de ne pas s’en remettre malgré ses appels du pied à Fillon). A l’extérieur : Cameron, Clinton, Renzi…

Finalement, ceux qui ont entretenu l’illusion d’une situation facile, d’une gestion fondée sur des déficits abyssaux payés par une dette elle même abyssale qui peut mettre un pays en ruine comme l’Argentine il y a quelques années, ne sont plus crus quand ils essaient de corriger en douceur sans expliquer clairement, ce qui est le cas de F. Hollande. Sur ces aspects de son action, il n’a hélas, trois fois hélas exprimé aucun regret.

Que restera-t-il de son quinquennat ? Faison l’exercice : bien peu de choses. Certes, il a (à peu près) rétabli les comptes de la Nation contrairement à N. Sarkozy et F. Fillon qui les ont au contraire  durablement détériorés. Il a pris des décisions claires à 4 reprises :

  • début 2014 pour un virage en faveur de l’entreprise mais il n’a pas su expliquer ni tenir ferme face aux frondeurs du PS;
  • en 2013 face au djihadisme en Afrique (c’est un succès indiscutable) et en Syrie (Obama l’a lâché);
  • en 2015 pour sauver la Grèce (mais était-ce une bonne chose de soutenir un pays qui a triché ? Et faire ainsi croire qu’on peut le faire, qu’on sera sauvé,  en passant sous silence que les terribles efforts des grecs s’avèrent encore insuffisants).
  • en 2015 et 2016 face aux attaques djihadistes en France (malgré le faux pas de Nice).

C’est notoirement insuffisant. On a retenu les grands projets de Giscard (le téléphone, le TGV, la loi Veil, la majorité à 18 ans…), de Mitterrand (le TGV, les grands travaux, les grands monuments à Paris, la deuxième réconciliation avec l’Allemagne, l’abolition de la peine de mort, les 39h), de Chirac (le musée Branly mais parallèlement un abandon de notre industrie trop longtemps tu), de Sarko (les heures sup défiscalisées, le Grand Paris Express mais parallèlement des déficits et une dette abyssaux). Et lui, que retient-on de lui ? Un frein systématique en coulisses aux grands projets (NDDL, les autoroutes, la transition énergétique lancée bien trop tard); la COP 21 et l’accord de Paris qui est un honneur pour nous mais reste sans retombée sur la vie des français; le mariage pour tous.

On retiendra une cacophonie générale pour chaque sujet et des réformes ou des décisions qui ne vont pas clairement à leur terme, du moins perçues ainsi (exemple, la grâce pour J. Sauvage toujours en prison). Que de gâchis, que de gâchis !

Maintenant, on se précipite pour approuver son retrait (comme 94% des français) et condamner F. Hollande : ainsi de F. Fillon et G. Larcher (qui ainsi montre un visage souvent caché) de manière des plus indignes, de Vals se précipitant à l’occasion de l’absence de F Hollande pour le pousser dehors et se pousser aux avant-postes (comment peut-on maintenant lui faire confiance ? Son attitude martiale est-elle aussi de circonstance ?..) et démissionner aujourd’hui.

Finalement tous ces Messieurs-Dames ont  critiqué E. Macron bien à tort : lui a toujours été clair, et sur sa politique, et sur sa position à l’égard de F Hollande (il a démissionné sans saper le pouvoir de l’intérieur comme Valls ces derniers temps). Il a toujours défendu ses idées en les expliquant clairement. Il continue à faire des propositions très intéressantes.

Sans attendre les évolutions nécessaires du PS qui offre de plus en plus une mine décalée, nous estimons – à ce stade – que Macron représente l’avenir d’un progressisme  avancé. Nous avons néanmoins conscience que l’histoire du Monde et de la France montre que ces tendances ont toujours été battues par les excès de gauche ou de droite et par la démagogie envahissante. Gageons que, cette fois-ci, les français se donneront une chance nouvelle de succès.

Michel CHAPPAT 2016-12-05

 

 

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