Les élection présidentielle et législatives terminées, la question de l’aménagement de l’Ile de France va se poser à nouveau, indépendamment de celle de la réforme des territoires et en particulier de l’intercommunalité (que nous évoquerons plus loin).
Cette politique d’aménagement touche la région hors Paris intra-muros, source de beaucoup de problèmes (en particulier l’attractivité des activités mais la rareté du logement accessible qui renvoie les travailleurs en banlieue) mais finalement peu concernée par cette politique.
Elle est maintenant structurée autour du projet du Grand Paris, grand réseau de transports en commun autour de Paris qui va absorber tous les financements publics disponibles pour la région et attirer tous les investisseurs pour des millions de m2 de bureaux autour des gares mais aussi des logements et des ”clusters” réunissant activités économiques et Centres de Recherche. Ce projet es conduit par l’Etat, de concert avec la Région et les collectivités territoriales concernées.
Le tracé est structurant : se sont ainsi définis le Grand Roissy, le plateau de Saclay qui devrait attirer les plus grandes écoles d’ingénieurs du pays avec l’Université de Paris Sud, mais attirer aussi Saint Quentin en Yvelines, agglomération contiguë, puis ”Plaine commune”, puis ”Est ensemble” puis aussi ”Grand Paris Seine Ouest” etc.. etc..
Il arrive un moment où on peut se demander quelle est la cohérence de ces grandes initiatives, pas toujours conduites de manière coordonnées, plus souvent conduites en concurrence les unes avec les autres.
Si on comprend bien l’intérêt de cette grande ligne de métro autour de Paris, on ne peut qu’être réservé sur les conséquences : ceux qui ne se trouveront pas sur cette ligne de transports ne bénéficieront plus de rien car les crédits manqueront tant pour les transports en commun reliant les quartiers extérieurs à cette ligne du Grand Paris que pour les liaisons automobiles. Personne n’a d’ailleurs rien dit sur ces mobilités. Finalement, ce Grand Paris c’est une ligne mais aucune réflexion n’a été engagée pour y relier, dans une certaine cohérence, les quartiers plus éloignés (et au logement accessible). C’est bien dommage et un peu consternant.
Michel CHAPPAT 25-07-2012.
Réf. : Daniel Béhar Professeur à Paris Est et à l’Ecole des Ponts Paritech.
Michel Cantal-Dupart Urbaniste et Architecte.